D'octobre 2025 à Juin 2026, soignants, art-thérapeutes, psychanalystes, artistes, psychologues cliniciens...sont conviés à une réflexion et un partage autour de rencontres mensuelles et d'interviews, susceptibles de mutualiser les pratiques et de nourrir les questionnements. Point commun, leur engagement auprès d'adolescents et notamment de pré-adolescents en situation de souffrance psychique, de ruptures parentales et sociales, de crises prises en charge par les établissements spécialisés.
Un constat: addictions, tentatives de suicide, harcèlements, radicalisation, dépression, passages à l'acte violents... sont autant de manifestations marquantes. Par leur ampleur actuelle, elles témoignent de l'impact délétère de l'état du monde sur les générations nouvelles.
La mise en commun des processus et des dispositifs mis en place, tentés, aboutis, développés au sein de multiples institutions et cabinets est une force. Elle permettra de saisir les points de convergence observés dans les accompagnements, les signaux annonciateurs de crises majeures.
NOTRE FOLLE JEUNESSE
Souffrances adolescentes et art-thérapies
Les passages à l’acte violents, l’augmentation du taux de suicide, l’effet des addictions... alarment et sidèrent tant par leurs retentissements que par l’amplification des faits.
De la radicalisation des jeunes au harcèlement en passant par la dépression anxieuse, l’addiction ou le décrochage scolaire, social et familial… il importe de créer des distinctions et de prendre le temps de la réflexion, de l’échange et de la recherche active.
L’absence de parole, l’impossibilité de s’inscrire dans un récit, ou de fuir peut-être le récit mortifère qui imprègne la société constituent toutefois le fil commun de ce malaise quelles qu’en soient les formes et les aboutissants.
Dans les prises en charge art-thérapeutiques notamment, les jeunes donnent corps et voix à cette souffrance qui inquiète tant sur le plan psychosocial que politique. Par l’approche de l’art ils sont susceptibles de réinventer leur rapport au social, qui ne se résume pas à l’assujettissement mais les reconnaît aussi comme d’éventuels porteurs de significations nouvelles. Ainsi, ces réflexions visent à dépasser une lecture axée sur le risque que ces jeunes peuvent poser, pour aborder également leur pouvoir d’interpellation, notamment celui de remettre en question les dispositifs de soins habituels. L’espace créatif s’envisagerait non plus comme lieu de tarissement de la violence mais plutôt comme espace dans lequel les conditions sont posées pour que puisse s’élaborer ce « désordre fondateur » capable de faire face aux tumultes contemporains. « Si l’acte violent « supprime l’éventuel au profit du réel » (Raoult, 2006, p. 10) et que le discours radical violent contraint le sujet à être dans le vrai, peut-être que l’espace créatif peut nourrir cette liberté en s’ouvrant sur un univers des possibles».
Isabelle Ferré Art-thérapeute, autrice & plasticienne
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